Et ce fût vraiment compliqué pour le HCL

Dans nos précédentes éditions, on évoquait le fait que la saison 2016-2017 risquait d’être très compliquée pour le Handball club de Labattoir. Et ce fût le cas ! Chronique d’une saison historique à bien des égards.

Tout commence fin de la saison dernière avec une Assemblée générale au cours de laquelle le Président Saïd Omar Fahari tranchait et révélait une liste de ce qu’il appellera « l’équipe du Président ». Un noyau dur de huit volontaires motivés, autour duquel gravitent d’autres éléments. Dans ce nouveau projet qui s’étale sur quatre ans et qui a pour objectif principal de retrouver la suprématie d’antan du club, beaucoup de joueurs se sont vus écarter notamment Eperno car le Président voulait donner la chance à la jeunesse. D’homme d’expérience n’y figurait qu’Abdallah Salime. Contraintes budgétaires obligent, il n’y aura pas d’équipe B engagée. Pour jouer, il va falloir se donner aux entrainements pour ceux qui ne figurent pas sur la fameuse liste du Président.

On répète les erreurs du passé

En 2012, alors coach de l’équipe excellence masculine, Jean-Claude (lire n°74 de décembre 2011) a écarté les anciens, joueurs d’expérience parmi lesquels Jacky, Mirhane, Costan et bien d’autres pour laisser la place à ses jeunes protégés qu’il avait entraînés et menés au sacre ultime dans la catégorie des -18 ans. Seulement voilà ! Ces derniers ont pris la grosse tête et tout est parti en vrille.

Sans homme d’expérience sur le terrain excepté Eperno et trop faibles tant physiquement qu’athlétiquement, les jeunes de Jean-Claude alignent défaites sur défaites et arrivent à se maintenir dans l’élite que de justesse. Finalement Jean-Claude sera remercié par le Bureau directeur du club qui confiera les rênes à Abdallah Salime, secondé par Mirhane.

Comment croire que se passer des joueurs d’expérience est une bonne chose quand on sait que si l’équipe de France de Handball (Les experts) arrive à tout rafler, c’est principalement par son noyau dur de joueurs d’expériences autour desquels viennent graviter des jeunes talents ?

Des aléas de la vie qui n’ont rien arrangés

Alors que Gaucher devait mener l’équipe du Président, des obligations professionnelles et personnelles ont fait qu’il a dû se désister et laisser sa place à Abdallah Salime, qui assurait le rôle d’entraineur-joueur. Mais très vite, lui aussi, pour cause de contraintes professionnelles, laissera sa place. C’est alors le Président Saïdo qui prend les manettes et qui essaie, tant bien que mal, de mener son projet à bon port. Le nouveau coach a pris ses fonctions après la seconde journée du Championnat. L’équipe comptait alors une victoire face au nouveau promu : le HC Bandraboua.

Mais un malheur n’arrivant jamais seul, le demi-centre Fadul sur qui reposait le jeu du coach, a dû laisser sa place, là encore pour des raisons professionnelles, pour partir en école de gendarmerie. Des éléments du noyau dur prennent le club pour un moulin, vont et viennent, compliquant encore plus la tâche. On assiste alors au retour de joueurs qui étaient écartés comme Eperno, Madipé ou encore Oumilaire. Mais ce dernier se blessera très vite ne finissant pas la saison.

Une descente aux enfers en Championnat…

Beaucoup de matchs durant, le HCL a mené du début à presque la fin, se faisant très souvent remonter et battre dans les dernières minutes, quand il ne sombrait pas dès le début. En effet, il a, parfois, pris des déculottées face à de grosses écuries telles que l’AJH Tsimkoura (45-25), le PC Bouéni (en Coupe de Mayotte), l’ASC Tsingoni (42-30) ou encore le Tchanga HB (33-26) et n’a pas su prendre l’avantage sur des équipes à sa portée. Mais comment aurait-il pu avec des joueurs qui trichent aux entraînements, un gardien leader blessé, sans véritable banc, un choix de joueurs de qualité réduit et trop de déchets devant le but adverse ?

… mais une chevauchée fantastique en Coupe

Alors que le HCL aligne défaite sur défaite en Championnat, tout lui sourit, a contrario, en Coupe de Mayotte. Les joueurs de Saïdo franchissent avec succès toutes les étapes avant de tomber en demi-finale contre l’AJHT à Tsimkoura. À domicile et devant leur public, les sudistes n’ont laissé aucune chance au HCL et ont confirmé leur statut de favoris et d’équipe plus ambitieuse.

L’échec de la stratégie du Président et du management du coach

En présentant la liste de « l’équipe du Président », ce dernier a démotivé et écarté plus d’un qui aurait pu répondre présent quand les ‘élus’ de cette fameuse liste ne se sentaient plus impliqués. Et avec des joueurs préférés qui faisaient ce qu’ils voulaient sur le terrain sans jamais que le coach ne les sorte pour venir réfléchir à leurs bêtises sur le banc, le management du Président-coach Saïdo peut donner matière à discussion.

Malgré les efforts fournis et une implication personnelle et financière, Saïdo n’a pas réussi son projet de redonner ses couleurs d’antan au HCL, bien au contraire. Il est vrai que depuis quelques saisons maintenant ce dernier échappe à la relégation sur le  fil mais jusque quand ? Son dernier titre remonte à 2007 et depuis il était dans le ventre mou du classement avant de venir ces dernières années se frotter dangereusement à la zone rouge.

La fin d’une ère

Sportivement, à l’heure où l’on rédige ce papier, le HCL ne fera pas partie de l’élite et jouera en division inférieure la saison prochaine. Du jamais vu depuis 1986 ! Mais il existe encore une lueur d’espoir. En effet, le HC Dzoumogné est en contentieux administratif pour avoir triché avec un joueur et devrait se voir retirer des points. Cela sauverait donc le HCL d’une relégation annoncée.

Il est donc loin cette époque où le HCL raflait tout, à l’instar du Vautour club aujourd’hui, et où les joueurs mouillaient le maillot pour la fierté du club et de la ville et non aujourd’hui où ces derniers ne sont là que leur plaisir personnel, ne jouant sans motivation ni ambition et n’attendant que la fin de la rencontre pour se vanter d’avoir marqué le plus de buts alors même que l’équipe a perdu. Voilà ce qui reste du HCL aujourd’hui. Aucune ambition, ni motivation et ni intelligence de jeu.

Une équipe qui mène de +8, voire de +10, et qui se fait battre à la fin a-t-elle vraiment sa place parmi l’élite ?

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